Hongkong : Victoire écrasante des Pro-démocratie.

Victoire de pro-démocratie

Elections à Hongkong

Victoire écrasante des Pro-Démocratie.

Dimanche 24 novembre 2019 marque l’événement majeur des  élections locales à Hong-Kong. C’est 47,26% des 4,13 millions d’inscrits qui ont voté, selon la Commission électorale : un record incontestable pour les 7 millions d’habitants.

En effet, les 452 membres des 18 conseils de districts élus au suffrage universel direct ne peuvent voter de lois et ne peuvent agir que sur des questions environnementales (aménagement des parcs, recyclage) ou l’organisation d’activités de quartier. Seulement cette année, ces élections sont  lourdes d’enjeux pour le régime semi-autonome. A ce jour, 68 % des sièges de conseils de districts sont pro-gouvernementaux contre 28% pro-démocratie.

Ces élections peuvent donc être qualifiées de référendum contre l’exécutif ; car même si la dirigeante Carrie Lam n’est pas élue directement par les habitants mais par un collège électoral contrôlé par Pékin, il est toujours possible de la destituer : 117 des membres des conseils sont envoyés au sein de ce collège.

Avant le dimanche 24 novembre, Carrie Lam avait menacée de reporter le scrutin si les violences se perpétuaient. Mais la journée s’est déroulée dans un calme olympien, quoique sous haute tension.

Et ce lundi 25 novembre, les résultats sont tombés : il  s’agit d’une victoire écrasante pour les pro démocratie avec 17 conseils de district acquis sur 18, soit environ 278 sièges sur 452 (d’après le South China Morning post). Quant au pro Pékin, ils ne récoltent que 27 sièges.

Avant le résultat définitif, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a rappelé que Hongkong «fait partie de la Chine» quel que soit le résultat des élections locales. «Toute tentative visant à semer la pagaille à Hongkong ou à entamer sa prospérité et sa stabilité est vouée à l’échec», a-t-il averti depuis Tokyo.

Ces élections marquent un tournant majeur et ne laissent aucune chance à Carrie Lam d’obtenir du soutien ; celle-ci s’est engagée à « écouter humblement » la population. Si les élections locales peuvent avoir un impact réel dans le combat pour la conservation de l’autonomie de Hong Kong, Frédéric Schaeffer déclarait dimanche que cela resterait une victoire symbolique. Et en effet, le ministre des affaires étrangères chinoises Wang Yi proférait sans relâche : « Quoi qu’il arrive, Hongkong fait partie de la Chine, dont il est une région administrative spéciale ». La partie n’est donc pas encore gagnée…

De son côté, le militant Jimmy Sham après avoir remporté un siège dans un conseil de district, a déclaré à la presse :

«Quelle que soit la force de Carrie Lam, j’espère qu’elle pourra répondre aux souhaits du peuple, répondre aux cinq demandes (et) donner une chance aux jeunes», Parmi les cinq revendications du mouvement de contestation figurent notamment l’avènement du suffrage universel dans la mégapole de 7,5 millions d’habitants, et une enquête sur ce qu’ils considèrent comme des violences policières.

Il est à rappeler que Joshua Wong, jeune leader des pros démocrates de 23 ans, réclamant l’auto détermination, s’est vu refusé sa candidature pour les élections de district le 24 novembre. Sa notoriété internationale dérange car le militant a assez de ressources pour demander l’aide de l’Occident, notamment les Etats-Unis. La révolte d’Hong Kong risque de retentir à une échelle plus importante qu’il n’y aurait parut il y a cinq mois.

Hélèna Silvani

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