
Ouighours : Génocide passé sous silence
Selon la BCC et CNN, la Chine prélèverait de force des organes dits « halal » aux prisonniers Ouïghours pour les revendre à prix d’or.
Depuis quelques années, le régime chinois a lancé un vaste programme de suivi médical obligatoire pour les Ouïghours âgés de 12 à 65 ans. Et parmi les examens prodigués : prise de sang et échographie régulières afin de jauger l’état de leurs organes en vue d’un prélèvement.
Voir le témoignage d’un médecin chinois sur le prélèvements vivants des organes
Cliquer ICI pour voir la video de témoignage
A partir de mars 2014, le gouvernement chinois se lance dans une répression de masse à l’encontre de la population Ouïghour au nom de « la lutte contre le terrorisme », suite à des émeutes à la gare de Kunming que le PCC aimerait faire passer pour un attentat. Ainsi, il aurait été commis par des « séparatistes ouïghours » (Brut).
Le peuple Ouïghour représente une des cinquante-six ethnies de l’Etat chinois, turcophone et majoritairement composé de musulmans sunnites. Au nombre approximatif de treize millions, ils vivent en grande partie dans la région du Xinjiang où une politique de surveillance intense est appliquée : caméras fonctionnant avec reconnaissance faciale, check-point mis en place pour interroger la population, plateforme numérique utilisée par les policiers pour traquer tout individu suspect. Cette répression est menée et encouragée par le Secrétaire général du parti communiste chinois Xi Jinping. Les Ouïghours sont ensuite déportés dans des camps dits de rééducation, d’apprentissage et de formation professionnelle. Pourtant, des témoignages de rescapés attestent tous de maltraitances et de lavage de cerveau : en effet, on les force à apprendre le mandarin ainsi que des chants patriotiques à la gloire de Xi Jinping. On les oblige également à boire de l’alcool et à manger du porc alors que leur religion l’interdit. L’objectif final étant de devenir de « bons chinois », des « Han » : la majorité ethnique de Chine. Certaines vidéos montrent des individus menottés et le crâne rasé : on peut donc parler sans abus de langage de camps de concentration ethnique.
Face au silence de la communauté internationale, certaines institutions se lèvent pour dénoncer le génocide : c’est d’abord le New York Times qui publie en novembre 2019 un rapport secret chinois sur le devenir des Ouïghours ainsi que des ordres de Xi Jinping déclarant sans états d’âme : « Nous ne devons avoir absolument aucune pitié avec Ouïghours » et «la liberté ne pourra leur être rendue que lorsque leur virus aura été éradiqué ». De plus, Dilnur Reyhan, présidente de l’institut des Ouïghours d’Europe, se bat pour la conservation de la culture des Ouïghours en la diffusant auprès de la jeune diaspora. Cela contrebalance avec le silence affligeant de la France, et notamment celui d’Emmanuel Macron qui lors de son voyage en Chine en novembre 2019, n’a pas osé évoquer le génocide à son principal partenaire commercial. Il a fallu attendre Jean-Yves Le Drian, ministre des affaires étrangères pour reconnaître et condamner « le plus grand internement de masse au monde » selon Raphaël Glucksmann, euro député. De plus, il est nécessaire de souligner la non-intervention, voire la coopération du monde musulman -à l’exception de la Turquie- : en effet, une lettre commune a été signée par cinquante pays soutenant ces camps de concentration et dont la moitié des signataires sont musulmans (CPolitique). Peut-être car les pays du Golfe y trouvent un intérêt et rachètent les organes « halal » prélevés de force aux Ouïghours…(Vice.com)
Enfin la répression ne s’arrête pas aux frontières de la Chine : les ouïghours français reçoivent des appels de numéros masqués leur demandant de venir récupérer un colis à l’ambassade chinoise de France, ce qui est évidemment un prétexte pour les arrêter. De plus, la diaspora est soumise à une pression supplémentaire car des membres de la famille restés au pays sont menacés et toute tentative de dénonciation peut être fatale. Ce génocide est passé sous silence compte tenu de la politique dictatoriale de l’Empire du Milieu et de son importance économique à l’échelle internationale. Le temps de l’holocauste n’est pourtant pas si loin et pourtant l’Histoire ne cesse de se répéter…
Hélèna Silvani
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