Le marché de cordes à se pendre

Le marché des cordes à se pendre.

Une interview pas-vrais

Le journaliste français : Présentez-vous.

TouFou : Je m’appelle Tou Fou.

Le journaliste (LJ) : Tou Fou ?

TF : C’est tout à fait Tou Fou, je suis chercheur.

LJ : Chercheur de quoi ?

TF : Je fais une thèse de doctorat sur les cordes à se pendre.

LJ : Mais c’est fou.

TF : C’est tout fou.

LJ : Les cordes à se pendre… Vous plaisantez ?

TF : C’est un marché qui existait à l’époque de l’Union soviétique et qui a disparu avec la chute du mur de Berlin. Depuis quelques années, ce marché a été réinventé par notre République populaire de Chine.

J : Je n’ai jamais entendu parler de ce marché. Qui sont les fournisseurs et qui sont les consommateurs de ces cordes ?

TF : Le fournisseur exclusif est notre République populaire de Chine. La France, les États-Unis, l’Angleterre, l’Allemagne… et tous les pays démocratiques occidentaux en sont les consommateurs.

J : Je n’ai pas compris !

TF : Permettez-moi de vous donner un exemple : la France était autrefois le fabricant exclusif de TGV. En échange de l’achat de quelques trains TGV, Airbus, la Chine a exigé le transfert de la technologie de fabrication. La France a obéi. Avec le modèle payant et la technologie gratuite, la Chine a commencé à copier et à produire à la chaîne. Aujourd’hui, la Chine fabrique ses propres TGV et a conquis tous les marchés français. La Tchéquie a annulé le contrat d’achat avec la France pour acheter les TGV chinois. Depuis l’apparition des TGV chinois, utilisant la technologie française, la France ne vend plus de TGV. Le TGV pourrait mourir avec une corde à se pendre vendue par les Chinois.

J : On n’a jamais entendu parler de cette corde en France.

TF : La France est comme une maison de pendu. Un proverbe français dit : « On évite de parler de corde dans une maison de pendus. »

LJ : Et avez-vous suffisamment de cordes pour tous les Français ?

TF : Cet argument est toujours d’actualité. La moindre machine ménagère est fabriquée en Chine : textile, lunettes, meubles, préservatifs, cure-dents, papier toilette, biberons, jouets… La liste des produits issus de cette « corde » en France est très longue et ne cesse de s’allonger.

LJ : Selon vous, toute l’industrie française est en déclin ?

TF : Pas tout. La seule industrie qui progresse en France, c’est celle de la faillite. Vous voyez, le commerce des cordes à se pendre est l’un des fleurons chinois.

LJ : Effectivement, mes vêtements et mon téléphone sont « Made in China ».

TF : Nos dirigeants bien-aimés décident de ruiner tous les pays de la planète pour ensuite les unifier en une seule grande Chine.

LJ : Ce n’est pas gentil.

TF : Mais si, après l’unification, vous serez citoyen d’une très grande Chine prospère, au lieu de rester citoyen d’un petit pays en faillite comme la France.

LJ : Personne ne peut occuper un autre pays impunément. La France a ses alliés puissants comme les États-Unis, et on ne se laisse pas faire.

TF : Les États-Unis de Trump aidaient les Russes à occuper l’Ukraine. En 2022, Biden et le chef de l’OTAN ont encouragé les Russes à attaquer l’Ukraine en déclarant : « Si les Russes envahissent l’Ukraine, les États-Unis et l’OTAN n’interviendront pas. Ne comptez pas sur les Américains ! » De plus, depuis des années, des femmes chinoises viennent accoucher aux États-Unis, et leurs enfants naissent automatiquement Américains. Ces Américains-là vont développer l’industrie de la corde à se pendre.

LJ : Et un jour, cette corde pourrait se casser.

TF : Si quelqu’un se pende et la corde se casse, un curé de gauche en Occident pourrait lui dire : « Repens-toi. » Vous voyez, tout est prévu.

J : Effectivement, si l’on considère ce problème sous cet angle… Monsieur Tou Fou, de quoi vivez-vous en France ?

TF : Je vis de ma plume.

J : Vous travaillez dans un journal, vous écrivez des livres ?

TF : Pas du tout. Grâce à ma plume, je peux signer chaque mois pour toucher toutes sortes d’indemnités en France, comme le chômage, etc.

J : Indemnités de chômage ? Avez-vous travaillé en France ?

TF : Jamais.

LJ : Vous n’avez pas cotisé…

TF : Je comprends ce que vous voulez insinuer. Mais regardez : dans les cafés du 13e arrondissement de Paris, il y a plein de Chinois tranquilles qui boivent, discutent et crachent héroïquement par terre. Ce sont tous des gens qui vivent de la plume comme moi, et la plupart ne parlent même pas français.

J : Comment ça ?

TF : Ils ne sont pas idiots. À quoi sert de travailler si leur indemnité vaut dix fois le salaire d’un ouvrier en Chine, qui travaille 12 heures par jour, 7 jours sur 7 ? En plus, ils ont des loisirs mérités. Quand ils ne touchent pas leurs indemnités, ils vont au restaurant, jouent aux courses ou au casino. Le casino d’Enghien est rempli de joueurs chinois qui jouent avec l’argent des allocations versées par l’État français. Pour se distraire, ils imposent des « protections » aux commerçants et pratiquent parfois quelques assassinats entre amis.

LJ : C’est de l’abus…

TF : C’est dans le thème de ma thèse : les Français achètent la corde pour se pendre, car ils travaillent dur, cotisent beaucoup pour le chômage afin de nourrir des chômeurs professionnels comme nous. Cela creuse un gros trou dans l’économie française. Les pendus ont besoin de la corde… mais aussi d’un trou.

LJ : Le trou creusé par les allocations…

TouFou : Mais juste par les allocations. Avec cette interview, j’allais l’oublier : je dois aller toucher mon RSA. Depuis le 1er juin 2009, le RSA remplace le RMI, ainsi que l’allocation de parent isolé (API), puis mon AER.

LJ : L’AER, c’est quoi ?

TF : L’AER, c’est l’allocation équivalent retraite, puis l’ASS, qui est l’allocation de solidarité spécifique, puis l’allocation temporaire d’attente (ATA).

LJ : Vous êtes une vraie encyclopédie des allocations françaises, mais qu’est-ce que c’est, l’allocation temporaire d’attente ?

TF : L’allocation temporaire d’attente (ATA) remplace l’allocation d’insertion (AI) pour les ressortissants étrangers de plus de 18 ans comme moi. Je dois vous quitter, j’ai un emploi du temps très chargé. Après avoir rassemblé toutes ces informations, j’ai encore un rendez-vous avec mes compatriotes au casino d’Enghien.

Nguyễn Đình Nhân