OBOR ou BRI ou Route de la Soie
PASSEPORT POUR LE PILLAGE
1re partie
Invasion et occupation sans fusillade
La Chine convertit les dettes des pays pauvres en territoires chinois
La Chine transforme les dettes en une route Xi Jinping vers le Sud à partir du Vietnam ! Parce que c’est une invasion sans fusillade, la majorité des Vietnamiens et le monde entier avec portent peu d’attention sur ce fléau. Dans la stratégie impérialiste chinoise, basée sur le modèle américain, qui agit à travers l’économie, la pression politique et les forces militaires en support derrière, plus patente et plus belliqueuse est l’image des entrepreneurs chinois en complet veston avec un cartable plein d’argent à la main mais avec un fusil en bandoulière. La Chine veut à la fois exploiter le marché et les ressources mondiaux et transformer les pays limitrophes en vassaux.
Le projet OBOR« One Belt One Road» « Une ceinture une route » appelé aussi « La route de la soie du 21e siècle » (BRI – Belt Road Initiative), qui prévoit de débourser environ 1700 milliards de dollars par an et 26.000 milliards de dollars au terme de 2030, est en train transformer les dettes des pays pauvres en territoires chinois (http://cnb.cx/2tWJJUV).
Au Brunei, la Chine est en train de construire un complexe de raffinerie-pétrochimie ainsi qu’un pont reliant ce complexe à la capitale Bandar Seri Begawan, d’une valeur de 3,4 milliards de dollars sur l’île de Muara Besar ; c’est le plus grand projet d’investissement étranger jusqu’ici à Brunei. Et ce n’est que la première étape, l’étape suivante étant un projet de 12 milliards de dollars (http://bit.ly/2tPxlWs).
Sri Lanka 1,3 milliards
Au Sri Lanka la Chine prête 85% du coût du projet de construction du port de Hambantota (1,3 milliard USD), et comme le Sri Lanka n’est pas de taille à rembourser la dette, il est obligé de le louer à la Chine pendant 99 ans, ce qui veut dire que le port est pour un siècle une concession chinoise. En outre, le Sri Lanka a livré à la Chine un vaste terrain entourant le port pour en faire une zone économique spéciale, et l’ex-président Mainda Rajapaksa prochinois est en train de resurgir dans l’arène politique (http://bit.ly/2tPxlWs).
Maldives : coup d’Etat pro-chinois. 11 navires militaires chinois dans l’Océan indien
Dans les Maldives, un petit Etat ilien d’environ 298 km2, équivalent à 1,27 fois la superficie de Washington (la capitale), à la production globale de 7 milliards/an, avec environ 393.000 habitants (en 1017), il est facile pour la Chine de le suborner pour quelques milliards de dollars.
Au début de février 2018, une crise politique y a eu lieu ayant pour origine profonde un accrochage entre le pouvoir prochinois du président Abdulla Yameen et l’opposition pro-Inde. En 2013, M. Yameen avait renversé par un coup d’état le président élu pro-Inde Mohammad Nasheed, obligeant M. Nasheed à se réfugier au Sri Lanka.
Le 6/2/2018, M. Yameen ordonna l’arrestation du Président de la Cour suprême et de l’ex- président Nasheed, et déclara l’état d’urgence. M. Nasheed appela au secours l’Inde pour qu’elle intervienne militairement, comme elle l’avait déjà fait en 1988. Depuis longtemps l’Inde aide financièrement les Maldives en échange d’une politique « Inde d’abord ».
La Chine utilise les Maldives dans son programme BRI en les transformant en position stratégique à travers deux ouvrages de premier ordre : un pont reliant la capitale Male à une île proche, et un agrandissement de l’aéroport. Par ailleurs, les Maldives louent à la Chine pendant 50 ans l’île Feydoo Finolhu pour qu’elle y développe le tourisme, et ont signé avec elle un traité de libre commerce le 7/12/2017. La dette envers la Chine s’élève à 70% de la dette nationale maldive. En août 2017 trois navires militaires chinois sont entrés dans le port des Maldives dans un programme d’exercice commun. En février 2018, lors de la crise politique des Maldives, la Chine a dépêché 11 navires militaires dans l’Océan indien dans un but d’intimidation pour dissuader l’Inde d’intervenir. (http://bit.ly/2FZP5Du).
Comme le Sri Lanka, les Maldives sont situées sur la route menant à l’Océan indien, et à cause de cela l’Inde ne peut rester tranquille et regarder la Chine l’assiéger. Au point de vue stratégique, ces deux pays sont semblables à Cuba qui se trouve sur « le larynx » des Etats-Unis ; seul, Cuba ne présente aucun danger aux USA, mais qu’il s’allie militairement à une autre puissance comme l’URSS dans les années 1960, les USA ne peuvent le tolérer.
Népal : chemin de fer et hydroélectrique chinois
Au Népal, Khagda Prasad Sharma Oli, Chef du parti communiste népalais, a repris le pouvoir en février 2018 après s’être allié au maoïste Pushpa Kamal Dahal (surnommé Prachanda) et créé ainsi une gauche extrêmement puissante ; il a été premier ministre en 2015-2016, mais une crise sino-indienne provoqua la fermeture de la frontière népalo-indienne en septembre 2015 et un heurt entre lui et les forces d’opposition pro-Inde de Madhesi. Actuellement Oli est encore plus prochinois : La Chine investit dans le chemin de fer reliant l’Himalaya au Népal ainsi que dans le système hydroélectrique népalais (http://bit.ly/2tPIJla).
Pakistan : 60 milliards de dollars.
Cours de langue chinoise obligatoires
Au Pakistan, le corridor économique Chine-Pakistan qui passe par le Cachemire (partie pakistanaise) permet à la Chine d’accéder aux eaux chaudes du port de Gwadar dans le golfe arabique. Les investissements chinois sont portés de 46 à 60 milliards USD, somme que le Pakistan est incapable de rembourser ; par suite comme pour le Sri Lanka, la Chine transformera cette dette en territoire, contrôlera le port de Gwadar et le corridor qui y mène.
Le sénat pakistanais a approuvé un décret stipulant qu’étant donné le besoin de renforcer la coopération entre la Chine et le Pakistan en vue de développer le corridor économique China-Pak, la langue chinoise (le mandarin) sera reconnue comme une langue « nationale » au Pakistan, et des cours de langue chinoise seront obligatoires dans les classes pour former du personnel. Ce décret est plutôt bizarre car habituellement c’est au pays investisseur d’apprendre la langue du pays concerné. Ce fait montre qu’en plus de transformer la dette en territoire, la Chine veut assimiler le Pakistan, dominer la culture de ce pays (http://bit.ly/2GtUXTl).
Birmanie : 10 milliards.
Les Rohingyas sont chassés pour offrir leurs territoires aux Chinois
En Birmanie, toujours dans le plan BRI, la Chine investit dans 85% (près de 10 milliards USD) du projet du port stratégique en eau profonde Kyauk Pyu à l’ouest de l’Etat Rakhine dans le golfe du Bengale, qui sera un lieu de transfert du pétrole en provenance du Moyen-orient depuis la voie maritime vers la voie routière afin d’éviter le goulot de Malacca. De plus la Chine développe à Rakhine une zone industrielle et une zone économique spéciale. Elle investit aussi 3,6 milliards USD dans le barrage hydro-électrique Myitsone au nord de la Birmanie près du Yunnan (http://reut.rs/2FSgnZq).
La Chine a des relations étroites avec l’armée birmane. Les Rohingyas qui vivent au nord de l’Etat Rakhine ont subi une répression proche du génocide de la part de l’armée birmane, dont le but est de s’emparer de leur territoire pour servir la Chine dans son projet de port BRI. Bien qu’elle n’ait pas de pouvoir sur l’armée, en tant que chef du gouvernement, Mme Aung San Suu Kyi a été accusée par l’Occident d’avoir violé les droits de l’homme.
L’Inde est en train d’être assiégée par la Chine qui use du stratagème de la transformation de investissements en dettes puis des dettes en territoire dans les petits pays frontaliers et les îles-Etats de l’Océan indien.
Cambodge – Laos : convertissement de la dette en territoire
Le Cambodge et le Laos, sur le flanc occidental du Vietnam, sont aussi en train de subir ce convertissement de la dette en territoire. Ces deux pays, d’une trop grande importance stratégique pour la sécurité du Vietnam, feront l’objet d’un article ultérieur.
Vietnam : Convertir sa dette en territoire, génocider par l’environnement et les produits alimentaires.
Le Vietnam, situé au seuil de la porte vers le Sud de la Chine, est dans une situation exceptionnelle et bien plus lamentable. Le fait est que la Chine est mal lotie en matière de géopolitique, étant sise obliquement en dehors des voies de circulation internationale et bloquée sur trois de ses quatre côtés : au nord par la Mongolie et la Sibérie, des régions arides ou gelées, peu peuplées, quasiment sans économie ; à l’ouest par le désert et des pays pauvres en -stan ; à l’est par l’Océan pacifique gardé par le Japon et la Corée. Reste le sud, la route qui mène à un Sud-est asiatique peuplé, riche et à l’économie trépidante. Mais pour avancer dans cette région, que ce soit par route ou par mer, il faut passer par le Vietnam. C’est pour cela que pour la Chine le Vietnam est l’épine à arracher, à maîtriser.
Concession chinoise dans les régions stratégiques
C’est ainsi qu’envers le Vietnam, la Chine veut non seulement convertir sa dette en territoire mais encore l’assimiler culturellement et le génocider par l’environnement et les produits alimentaires.
Formosa Vũng Áng est devenue une concession chinoise pour 70 ans, des forêts primaires ont été louées pendant 50 ans à la Chine dans les provinces de Lạng Sơn, Cao Bằng, Nghệ An, Hà Tĩnh, Quảng Bình, Quảng Nam, Bình Định, Kon Tum, Bình Dương, des installations à investissement chinois dans la ville frontalière de Móng Cái – Quảng Ninh sont aussi louées pour 50 ans…
Le danger pour le Vietnam, en dehors des locations de terre pour 50-70 ans dans les régions de sécurité stratégique, réside encore dans le trop grand déséquilibre commercial avec la Chine, lequel accumulé année sur année, est devenu une dette colossale, impossible à rembourser, amenée à être transformée en territoire chinois ; par exemple en 2015 le déficit était de 32 milliards de dollars (http://bit.ly/2FSnbpB).
Dette d’investissement insolvable
En politique c’est déjà la dépendance quand on a deux partis communistes, dont un grand frère et un petit frère ; en économie, c’est la dépendance quand on a un déficit commercial et une dette d’investissement insolvable ; en matière militaire, quand on a une armée absolument fidèle au parti qui dépend d’un autre parti, cette armée ne peut défendre les frontières ; de même pour la sécurité : quand on une police dépendant du parti elle ne peut assurer la sécurité de la population devant l’invasion des nouveaux colons.
Tandis que la Chine convertit la dette en territoire dans les autres pays, plus tragique encore, elle peut transformer au Vietnam la dette en piste Xi Jinping en direction du sud.
Lê Minh Nguyên : Cuộc xâm lăng không tiếng súng mới : Tàu cộng biến nợ thành lãnh thổ, publié dans Viêt Nam on line le 17/3/2018
Traduit par Đặng Phương Nghi
Archiviste paléographe
Annexe :
Pékin prête des milliards de dollars à des dizaines de petits pays d’Asie-Pacifique, des pays pauvres incapables de rembourser leurs dettes, afin de les attirer dans son orbite au service de sa stratégie économique et militaire dans les trente ans à venir.
C’est là la teneur du rapport d’un organe de recherche indépendant destiné au Ministère des affaires étrangères des Etats-Unis, publié par la presse australienne le 14/5/2018.
Le rapport de 40 pages fait savoir que 16 pays sont considérés comme les cibles de cette stratégie de « recette diplomatique de la dette » à dominer. Parmi les pays qui tombent dans le plan « une ceinture, une route (RBI) », il y a les îles Vanuatu, Les Philippines, le Vietnam, le Cambodge, le Laos, la Thaïlande, la Malaisie, le Sri Lanka, les îles Tonga et Micronesia…
D’après l’ Australian financial review, un cas typique est la Nouvelle-Guinée papouasienne, une île-Etat historiquement sous influence de l’Australie, qui doit, à cause d’une dette insolvable envers la Chine, accepter de devenir un point stratégique de Pékin et lui concéder l’exploitation de ses ressources naturelles . La Chine est aussi en train de négocier avec l’archipel-Etat Vanuatu l’installation d’une base navale située à 2000km seulement de l’Australie.
Nam Trần Anh Facebook :
Traduit par Đặng Phương Nghi
Archiviste paléographe
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