
Sirāt
Olivier Laxe
Le nouveau film d’Olivier Laxe, Sirat, s’inscrit dans une tradition cinématographique riche en symbolisme et en profondeur. Inspiré du pont Sirāt, issu de la tradition islamique, qui symbolise la frontière entre l’enfer et le paradis, le film raconte une histoire à la fois simple et universelle, celle d’une quête de rédemption et de vérité.
L’histoire suit Luis (Sergi López), un père dévoué, qui embarque avec son fils dans un périple à travers l’Atlas marocain. Leur objectif : retrouver Marina, leur fille aînée disparue lors d’une rave party. Sur leur chemin, ils croisent la route d’un groupe de marginaux, et leur traversée devient peu à peu une odyssée initiatique, mêlant introspection et rencontres inattendues.
Ce qui frappe dans Sirāt, c’est la maîtrise avec laquelle Olivier Laxe filme le paysage. Les panoramas majestueux de l’Atlas, capturés avec poésie, servent de toile de fond à une narration simple mais profondément évocatrice. La simplicité de l’histoire, renforcée par une mise en scène précise, est sublimée par la performance des acteurs dont l’expression porte en elle toute la gravité du voyage intérieur.
La bande sonore, incarnée par une musique lancinante, enveloppe le spectateur dans une atmosphère envoûtante, renforçant le caractère méditatif du film. Laxe parvient ainsi à transformer une narration épurée en une œuvre cinématographique d’une grande richesse, où chaque scène devient une méditation sur la quête, la foi et la vérité intérieure.
Sirāt n’est pas seulement un film d’aventure, mais une invitation à réfléchir sur nos propres frontières, celles que nous traversons pour atteindre la lumière ou la rédemption. Une œuvre à voir absolument pour sa sensibilité, sa beauté visuelle et sa profondeur philosophique.
Nguyễn Đình Nhân