TV de propagande chinoise en France – Fausse journaliste – Vrai Génocide en Xinjiang

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TÉLÉVISION D’ETAT CHINOISE EN FRANCE

Fausse journaliste française Vrai camouflage de génocide de Ouïghours

Une fausse journaliste française développe la propagande chinoise sur CGTN, le média d’État chinois récemment autorisé à émettre en France. 

francetvinfo
Article signé Laurène Beaumond sur le site en français de la chaîne chinoise CGTN. (CAPTURE D'ECRAN)

Dans une tribune parue sur le site de la télévision d’État chinoise CGTN, qui a obtenu récemment l’autorisation d’émettre en français, une jeune femme,  présentée comme journaliste indépendante française basée en Chine, démonte les accusations de génocide et de persécution subies par la minorité ouïghoure.

Une « note de l’éditeur » précède la tribune publiée sur le site en francais de la chaîne CGTN, pour en présenter la supposée auteure : « Journaliste indépendante basée en France, doublement diplômée d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université de la Sorbonne-IV et détentrice d’un Master de journalisme, Laurène Beaumond a travaillé dans différentes rédactions parisiennes avant de poser ses valises à Beijing où elle a vécu presque 7 ans. »

Or, cette « Laurène Beaumond », qui dit s’être rendue plusieurs fois dans le Xinjiang, n’a pas de carte de presse, selon nos confrères du Monde qui n’ont pas retrouvé sa trace dans le fichier de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels français. Et en dehors de cette tribune, une recherche sur Google ne laisse apparaître aucun article avec l’occurence « Laurène Beaumond ». Étrange, pour une journaliste qui a vécu en Chine et a collaboré avec « plusieurs rédactions en France ».

De faux profils sur Twitter

« Laurène Beaumond », dans l’article publié sur le site en français de CGTN, réfute les accusations formulées par ceux qui dénoncent les stérilisations des femmes ouïghoures et le travail forcé de cette minorité musulmane. « D’où viennent ces nouveaux pasionarias de la ’cause ouïghoure’, cette ethnie dont le sort ne préoccupait personne jusqu’ici ? », peut-on ainsi lire. Une « parodie de procès faite à distance à la Chine », écrit « Laurène Beaumond », sans « aucune preuve concrète ». À l’en croire, il n’existe pas de camps de rééducation chinois, contrairement aux enquêtes documentées par certains chercheurs qu’elle qualifie donc de « nouveaux pasionarias de la cause ouïghoure ». Et de décrire le bonheur qu’ont les Ouïghours à vivre dans le Xinjiang où elle dit s’être rendue une dizaine de fois entre 2014 et 2019. Un tableau idyllique qui reprend point par point la propagande chinoise. 

Selon Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique, qui a fait les frais récemment des attaques de l’ambassadeur de Chine, le faux profil de Laurène Beaumond est apparu fin 2020. Sur Twitter, il a invité la journaliste à l’interviewer, si toutefois elle existe… 

Dans un article publié le 1er avil, la chaîne CGTN assure avoir « des preuves concrètes des différents séjours de Laurène Beaumond au Xinjiang, de très nombreuses photos et même une copie de son certificat de mariage, puisqu’elle s’est mariée à Urumqi en 2014 avec une personne originaire de cette ville ». Et le site en français de la chaîne explique que Laurène Beaumond est un pseudonyme : « Laurène Beaumond a souhaité utiliser un pseudonyme et nous avons respecté son choix, parce que nous savons le risque que cela représente pour certains journalistes français d’exprimer leur opinion en faveur de la Chine ». Le site en français de CGTN précise que « la journaliste officiant sous le pseudonyme de Laurène Beaumond a décidé de ne plus utiliser ce pseudonyme à l’avenir, craignant pour sa sécurité et celle de sa famille. Les comptes Twitter créés le 31 mars et après sont tous de faux comptes, Laurène Beaumond ayant fermé son compte Twitter qui était d’ailleurs à son vrai nom. »