800 000€ de subvention française à l’espionnage et la propagande chinoise en France.

Huawei, bras armé du régime chinois, interdit aux Etats Unis pour espionnage,

reçoit 800 000 € de la région Grand Est pour construire son usine au milieu des unités de l’armée de Terre dédiées au renseignement

PAR LAURENT GEY – EPOCH TIMES

12 mars 2021

 Le 12 février 2021, la région Grand Est a alloué une aide de 800.000 euros à Huawei pour la construction de sa première usine hors de Chine, en France, au sein du Business Parc de Brumath. Cette subvention fait polémique alors que l’industriel chinois est accusé d’avoir élaboré un système de reconnaissance faciale facilitant la persécution des Ouïghours et d’être impliqué dans l’espionnage industriel.

EpochTimes 12 mars 2021. C’est Raphaël Glucksmann qui a interpellé le président de la région Grand Est le 24 février«Vous avez décidé de soutenir et financer l’installation de Huawei à Brumath (Alsace) avec de l’argent public. Tout en étant conscient que cette entreprise est complice des crimes contre l’humanité – esclavage, surveillance de masse, déportation… – visant les Ouïghours».

 En effet, parmi les 15 entreprises ayant reçu une aide de la part de la région Grand Est, Huawei a décroché le 2eme budget le plus importantselon un document de la région Grand Est.

Subventions des 15 grandes entreprises dans le Grand Est

Ce qui inquiète le député européen est que «Brumath se situe au milieu des unités de l’armée de Terre dédiées au renseignement. Selon des spécialistes, le site de Brumath est en France ‘l’un des secteurs qui concentre le plus d’unités militaires – qui plus est sensibles pour certaines – au kilomètre-carré’» a-t-il déclaré dans une interview à Rue89 Strasbourg.

Il appelle ainsi le président de la Région Grand Est, Jean Rottner (LR), à revenir sur cette subvention et sur l’implantation de ce «bras armé du gouvernement chinois» au cœur de l’Europe.

Huawei, instrument du régime chinois

D’après un rapport du collectif d’experts en vidéosurveillance IPVM, publié par le Washington Post, Huawei a mis au point un système capable d’envoyer des « alertes ouïghours », basées sur un système de reconnaissance faciale. Le but étant d’alerter les autorités lorsqu’un membre de cette minorité musulmane, victime d’une répression dans le pays, est identifié par une caméra de vidéosurveillance.

Selon les documents partagés par le collectif d’experts, Huawei a travaillé en 2018 avec l’entreprise chinoise Megvii, spécialisée en reconnaissance faciale, dans le but de créer un système capable de scanner un visage pour en définir l’âge, le sexe et l’origine ethnique. « Au cours de ces tests d’interopérabilité, Huawei et Megvii ont fourni une solution de reconnaissance faciale commune basée sur les services de stockage vidéo en ligne de Huawei. Au sein de cette solution commune, Huawei a fourni les serveurs, le stockage, l’équipement réseau, sa plateforme de stockage en ligne FusionSphere, des caméras ainsi que d’autres éléments logiciels et matériels. De son côté, Megvii a fourni son logiciel de reconnaissance faciale dynamique » pouvait-on lire selon BFM dans un rapport publié sur le site de Huawei et depuis supprimé.

Selon le Wall Street Journal (WSJ), Huawei aurait reçu 75 milliards de dollars sous forme de subventions du régime chinois pour devenir un des leaders mondial des télécommunications. Mais selon l’industriel chinois, le WSJ est coupable de diffuser de la désinformation et des informations erronées. Les journalistes ont épluché des documents financiers publics qui comptabilisent les aides publics reçues par Huawei entre 2008 et 2018 et ont trouvé que le géant chinois aurait reçu « 75 milliards de dollars de soutien public », dont 46 milliards de dollars de prêts et autres aides, 25 milliards de dollars de réduction d’impôt et 1 à 2 milliards de concessions foncières.

La répression des ouïghours, un génocide et un crime contre l’humanité

Le 8 février, un groupe d’avocats londoniens a publié un avis juridique «historique» concluant qu’il existe un «cas très crédible» selon lequel le régime chinois a commis un génocide contre le peuple ouïghour au Xinjiang. « Sur la base des preuves que nous avons vues, cet avis conclut qu’il existe un dossier très crédible selon lequel les actes commis par le gouvernement chinois contre le peuple ouïgour dans le XUAR [région autonome ouïghoure du Xinjiang] constituent des crimes contre l’humanité et le crime de génocide », peut-on lire dans le document (pdf), rédigé par des avocats du tribunal d’Essex.

Environ 11 millions de Ouïghours et de membres d’autres minorités musulmanes vivent au Xinjiang. Sous le prétexte d’«éradiquer l’extrémisme», les autorités chinoises ont lancé en 2014 une campagne de surveillance, de répression et de persécution des minorités musulmanes, notamment par la mise en place d’un réseau de surveillance générale. Le régime a recueilli des données personnelles des résidents et a installé des caméras et des applications téléphoniques pour surveiller leurs activités.

Les Nations unies estiment que plus d’un million de résidents musulmans sont actuellement détenus dans des camps d’internement, où ils sont torturés, «rééduqués» et contraints de prêter serment d’allégeance au Parti communiste chinois dans le but de les forcer à renoncer à leur foi. Selon les experts, les tactiques utilisées dans la répression actuelle n’ont pas été conçues récemment, mais sont l’aboutissement de deux décennies d’expérience que le régime chinois a acquise en persécutant le Falun Gong.

Le président de la Région Grand Est Jean Rottner a tout fait pour attirer Huawei sur son territoire selon le député européen Raphaël Glucksmann, mais était-il au courant de l’implication de Huawei dans la surveillance de masse et la répression violente de minorités? Les prochains jours nous le diront, car des associations de défense des droits de l’homme en Chine et des collectifs ouïghours, tibétains, mongols vont manifester le 18 mars à Strasbourg devant le conseil régional du Grand Est, contre l’implantation de l’usine Huawei à Brumath et son financement par les collectivités locales.