NITRAM Film Festval de Cannes 2021

Nitram

Nitram

Justin Kurzel

Nitram est inspiré d’un drame réel de meurtre et de dysfonctionnement familial.

En Australie dans les années 90, Nitram vit chez ses parents. Il tente de gagner de l’argent en  proposant de tondre les pelouses. La seule personne qui dit oui est Helen Harvey, jouée par Essie Davis, une riche héritière recluse.

Ensemble, ils se construisent une vie à part. Quand Helen disparaît tragiquement, commence alors une longue descente qui va le mener au pire.

Le drame réel s’est passé en 1996, à Port Arthur, Martin Bryant, 20 ans, tue 35 personnes avec un fusil sur un site touristique de Tasmanie.

Martin Bryant, joué par Caleb Jones, est un jeune homme belliqueux, incontrôlable. Sa personnalité, déjà instable est aggravée par les brimades incessantes qu’il a subies à l’école.

Il est exubérant, souvent de mauvaise humeur, apportant la misère à ses parents dont le père, joué par LaPaglia, est un personnage faible et pathétique .

Justin Kurzel et le scénariste Shaun Grant s’inspirent de nombreux détails de la vie de Bryant mais évitent d’utiliser son vrai nom en le nommant Nitram (Martin inversé). Cette décision éviterait de donner de la notoriété aux crimes de Bryant.

Par ailleurs, le réalisateur a montré de manière  intrigante l’intensité étrange et imminente de Bryant, l’étrangeté de ses pensées, mélangée à l’absence de but dans son existence.

Bien que Kurzel ait choisi de ne pas montrer la violence, la laissant hors champ, de ne montrer aucune des effusions de sang provoquées par son personnage, l’ambiance demeure effrayante.

Qu’est ce qui ne vas pas chez toi ? crie le père de Nitram, Justin Kurzel reconnaît qu’il n’y a pas de réponse claire à une telle question et a pris soin d’inviter le spectateur à tirer des conclusions sur ce qui a poussé Bryant à tuer.

Cette façon de décrire le basculement du jeune homme vers la folie meurtrière donne à cette fascination sinistre une envergure hors norme.

Nhân NGUYEN DINH